Réalisée par le muraliste Patrick Commecy, elle rend hommage aux alpinistes qui ont marqué l’histoire du Mont Blanc depuis 1760. La scénographie s’organise autour de l’écusson de la Compagnie des Guides (créée en 1821) et grâce à des fenêtres et portes en trompe-l’œil, dont l’entrée du bureau des guides des années 1880.

On peut y reconnaître, de haut en bas et de gauche à droite :

1 – Marie Paradis – Servante (1779-1839)

Première femme au sommet du mont Blanc, le 14 juillet 1808. C’est seulement la septième ascension en vingt-deux ans. L’expédition est conduite par Jacques Balmat qui voulait ainsi démontrer que si une femme parvenait au sommet, l’ascension du mont Blanc ne serait plus réservée aux seuls montagnards avertis.

2 – Michel Gabriel Paccard – Médecin et guide (1757-1827)

Originaire de Chamonix, étudiant en médecine à Turin puis à Paris. Discret et volontaire, il comprend que Balmat a découvert un itinéraire pour le mont Blanc. Ils scellent un accord, partent discrètement, non sans avoir prévenu un témoin qui est chargé d’informer la communauté dès qu’ils arriveront au sommet. La conquête du toit de l’Europe revient à ces deux jeunes Chamoniards. La saga du mont Blanc commence…

3 -Jacques Balmat – Cristallier et guide (1762-1834)

De fort caractère, de volonté farouche et de courage à toute épreuve… Après plusieurs tentatives, il est le premier à découvrir l’itinéraire du mont Blanc qu’il atteint le 8 août 1786 à 17 heures 50 avec son compagnon Michel-Gabriel Paccard. Il guide six des sept premières ascensions du mont Blanc. Le roi de Sardaigne, dont le territoire englobe alors la vallée de Chamonix, lui accorde le titre de « Balmat dit du Mont-Blanc « . Il disparaît à 72 ans, en cherchant de l’or.

4 – Henriette d’Angeville – Alpiniste (1794-1871)

Deuxième femme à gravir le mont Blanc le 3 septembre 1838, trente ans après Marie Paradis, elle est néanmoins considérée comme la première « véritable » femme alpiniste à en réaliser l’ascension. Elle ne cessera, par la suite, de gravir d’autres sommets.

5 – Horace-Benedict de Saussure – Philosophe et savant genevois (1740-1799)

En 1760, du Brévent, il contemple le mont Blanc et demande à son guide d’informer la population qu’il offre une prime à qui trouvera la « route » pour y accéder. De là-haut, il pense expérimenter les théories de physique de l’époque… Balmat, né 1762, conduit le savant au sommet le 2 août 1787. De Saussure, père de la géologie moderne, infatigable marcheur et découvreur, auteur de quatre volumes sur le massif et les populations alentour, peut être considéré comme « l’inventeur du Mont-Blanc ».

6 – Joseph Vallot – Scientifique, géographe et alpiniste (1854-1925)

Fondateur de la glaciologie moderne, il fait ériger, entre 1890 et 1898, l’observatoire et le refuge Vallot au pied de l’arête des Bosses, sur la voie normale du mont Blanc. En 1920, à 66 ans, il remonte une dernière fois au sommet, sa 34^e ascension au Mont-Blanc.

7 – Jean Esteril Charlet-Straton, Guide (1840-1925)

Avec sa cliente Miss Isabella Straton, il réalise plusieurs premières, dont la pointe Isabelle en 1875. Le 31 janvier 1876, ils réussissent ensemble la première ascension hivernale du mont-Blanc, puis se marient. Jean Estéril Charlet-Straton est célèbre pour la première ascension du « Petit Dru » (3 733 mètres), seul sommet des Drus visible depuis Chamonix.

8 – Alfred Couttet, dit « Couttet-Champion » – Guide et skieur (1889-1974)

Skieur chevronné, premier champion de France en 1909 et capitaine de l’équipe de France de ski aux Jeux olympiques d’hiver en 1924 à Chamonix, il signe quarante premières dans différents massifs. En 1913, il réalise le mont-Blanc aller et retour depuis Chamonix en douze heures, record qui tiendra soixante ans !

9 – Michel Payot – Médecin et alpiniste (1869-1908)

Il sera le premier à utiliser des skis dans la vallée pour visiter ses patients dans les villages isolés. Il réalise de nombreuses premières à skis, dont la traversée Chamonix-Zermatt du 16 au 22 janvier 1903 et organise le 1^erconcours international de ski de Chamonix en 1908.

10 – Louis Lachenal – Guide (1921-1955)

Son exceptionnelle virtuosité lui permet de répéter les grandes voies des Alpes dans des temps records. Avec son ami Lionel Terray, il forme une cordée légendaire. Le 3 juin 1950, avec Maurice Herzog, il atteint le sommet de l’Annapurna (8 091 mètres), premier 8 000 conquis.

11 – Lionel Terray – Guide (1921-1965)

Connu pour ses nombreuses premières dans les Alpes et sur tous les continents – Aconcagua, Fitzroy, Chacraraju, Jannu, Makalu, Annapurna – il est aussi l’auteur d’un livre culte de la littérature de montagne, « Les conquérants de l’inutile ». Il a signé la première descente à skis de la face Nord du mont Blanc en 1950.

12 – Roger Frison-Roche – Guide, journaliste, écrivain, explorateur (1906-1999)

Auteur de nombreux romans dont le célèbre « Premier de cordée », il aménage la première école d’escalade de Chamonix aux Gaillands avec son ami Alfred Couttet, avant de partir explorer les déserts de sable et de glace du Sahara à l’Arctique. Malgré une bonne quinzaine de prédécesseurs, la légende le désigne encore comme le premier « étranger » admis au sein de la Compagnie des guides de Chamonix.

13 – René Claret-Tournier – Guide (1917-2013)

Prisonnier de guerre, il rentre à Chamonix en 1945 en maitrisant l’allemand, ce qui lui vaudra une nombreuse clientèle d’Outre-Rhin. Guide très apprécié, sa maison était toujours ouverte à ses clients fidèles. Il détient le record d’ascensions au mont Blanc : cinq cent trente fois au sommet !

14 – Armand Charlet – Guide et professeur (1900-1975)

Remarquable grimpeur au fort caractère, il incarne, aux yeux de ses clients et des alpinistes, l’image du guide de Chamonix. Il réussit d’innombrables premières tant en rocher qu’en glace, dont certaines sont encore considérées comme exceptionnelles. Il fait de l’Aiguille Verte « sa » montagne, qu’il escalade plus de cent fois par dix-huit itinéraires différents.

15 – Gaston Rebuffat – Guide, cinéaste, écrivain et photographe (1921-1985)

Membre de l’expédition « Annapurna Premier 8 000 », il parcourt toutes les Alpes par les plus grandes voies avec des clients. Son regard de photographe esthète, ses films et ses livres magnifient l’esprit de cordée.

16 – Edouard Cupelin – Guide (1840-1906)

Surnommé par ses pairs « le capitaine du mont Blanc » pour ses quatre-vingts ascensions de ce sommet, il grimpe les montagnes des iles Canaries et réalise plusieurs premières en Suisse et dans le massif, dont la première ascension hivernale de l’aiguille du Midi en 1883, avec sa cliente anglaise Mrs Burnaby.

17 – François Devouassoud – Guide et instituteur (1832-1905)

Cultivé, bilingue, il est le premier guide à partir en expédition. Il forme avec son client et ami anglais Douglas Freshfield une cordée inséparable des Alpes jusqu’au Caucase, où ils réussissent la première ascension du sommet Est de l’Elbrouz (5 593 mètres) en 1868, l’une des cinquante premières à leur actif.

18 – Joseph Ravanel – Guide et gardien de refuge (1869-1931)

Né à Argentière au sein d’une fratrie qui comptera 5 guides, il est surnommé « le Rouge » pour sa chevelure rousse. C’est un montagnard exceptionnel qui réalise de très nombreuses premières audacieuses en rocher et à ski. Surnommé « Guide des rois et roi des guides » pour avoir conduit Albert 1^er, roi des Belges, il a inspiré à Frison-Roche le fameux Ravanat de « Premier de cordée ». Il participe à la première traversée à skis Chamonix-Zermatt en 1903 et boucle en 1905 le premier tour du Mont-Blanc à skis.

19 – Michel Payot – Guide (1840-1922)

Associé à son client James Eccles qu’une amitié de quarante ans unira, il réalise des premières exceptionnelles, surtout dans l’immense versant sud du mont Blanc. Engagé dans la traversée des Rocheuses en pleine guerre indienne, il est impressionné par les Cheyennes et craint pour son scalp. Il reviendra pour toujours.

20 – Michel Croz – Guide (1830-1865)

Malgré une courte carrière, il est considéré comme l’un des plus grands guides de l’histoire de l’alpinisme. Dès 1860, avec son client et ami Edward Whymper, il réalise de grandes premières sur les 4 000 mètres des Alpes avant de dévisser en redescendant du Cervin dont il venait de réussir la première ascension, le 14 juillet 1865.

Sources : mairie de Chamonix.