La chapelle des Montquarts
RUBRIQUE : La religion, Les villages
C’est au bord de la route qui conduit au Prieuré que la petite chapelle des Montquarts est érigée, vers 1695, en pleine époque baroque, sous le patronage de Saint Donat, Saint Pierre, Saint Nicolas, Saint Blaise et Sainte Agathe. La légende rajoute qu’elle se situerait sur un emplacement miraculeusement épargné par une avalanche…
Diaporama de l’article
-
Légende photo :
Saint Pierre gardant l’entrée
-
Légende photo :
Les clés de saint Pierre gravées dans le tuf du portail
-
Légende photo :
Lourde porte d’entrée
Bien assise, la petite chapelle ne mesure que dix mètres sur cinq, bâtie d’épais murs, à l’image des fermes les plus anciennes du pays. Son équilibre architectural est encore renforcé par la hauteur de son clocher, atteignant lui-aussi une dizaine de mètres. La récente restauration, tant intérieure qu’extérieure de cette chapelle, lui a donné une superbe couverture en ancelles, l’intégrant complètement dans l’ensemble des maisons du village.
Abritée sous un avant-toit caractéristique du baroque, la façade est dénuée de fresques. Mais elle a gardé ses étroites fenêtres en plein cintre, sa lourde porte et, surtout, la petite niche abritant une statuette de Saint Pierre.
L’intérieur, simple et sobre dans son architecture, est tout entier tourné vers le retable, élément principal du décor religieux de cette période baroque de la Contre-Réforme. Aux éléments primitifs, typiquement baroques, ont été rajoutés, ou interchangés d’autres éléments plus naïfs ou de style «Empire».
Le tabernacle reste, évidemment, l’objet principal du retable : deux guirlandes de fleurs en ornent les panneaux latéraux. Tout autour s’ordonnent les deux colonnes «Empire» surmontées de chapiteaux corinthiens et les différentes statues représentant, pour la plupart, les différents saints vers lesquels les habitants des Montquarts se tournent afin qu’ils intercèdent auprès de Dieu : Saint Donat, évêque d’Arezzo devant qui tous les enfants du village sont bénis une fois par an, Sainte Agathe, patronne des nourrices et protégeant le village des tempêtes et des orages, Saint-Sigismond, casqué, Saint Blaise, patron des cardeurs, Saint Nicolas, représenté avec les trois petits enfants ressuscités… Les statues de Saint Pierre, à qui la chapelle est dédiée et de la Vierge ont pris une place d’honneur dans des niches à ornements floraux. La restauration a repris, à l’identique, les revêtements de feuilles d’or d’origine, révélant, par cette débauche de richesse, toute la piété des habitants du village qui n’hésitaient pas, malgré leur pauvreté, à se sacrifier pour donner à leur chapelle une luxueuse décoration.
Au centre du retable, un tableau représentant, dans la partie supérieure, « la Vierge en gloire portant l’enfant Jésus avec, à sa droite, un ange chassant les damnés et, à sa gauche, un ange conduisant un élu. Nous retrouvons dans ce tableau tous les saints auxquels était dédiée cette chapelle. »
Enfin, le haut du retable porte, dans un médaillon au centre, une image de Dieu le Père entouré d’anges soutenant un baldaquin.
Caractéristiques du baroque, symboles de la pureté et messagers de Dieu, des angelots décorent également le bas des colonnes.
«Une horloge a été installée au XVIIIe siècle et a donné lieu à un long procès qui a duré deux ans. En 1761, Jean Erard Keis construit l’horloge pour la somme de 120 livres. Or une quête faite par Joseph Simond ne permet pas d’assurer ce prix ; aussi doit-il fournir le complément de ses propres deniers. Alors, de nuit, il fait enlever l’horloge et la remet au procureur des Houches pour la somme de 150 livres ! Les habitants des Montquarts l’attaquent en justice et commandent une deuxième horloge qui coûte 200 livres… Aujourd’hui l’horloge a disparu.»