La piste des Glaciers
Le ski, Les gens d’ici, Les remontées mécaniques
Début xxe siècle, la vallée de Chamonix s’équipe : Montenvers (1908), TMB (1913), la Para (1924), les Glaciers (1927), Planpraz-Brévent (1930). Les sports d’hiver ont été célébrés avec faste par les JO de 1924. En 1927, on dénombre quelque soixante guides-skieurs lorsque se déroule l’extraordinaire descente sur la piste des Glaciers, organisée pour l’inauguration du deuxième tronçon du télé des Glaciers avec la victoire éclatante d’Armand Charlet.
Diaporama de l’article
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Légende photo :
Haut du téléphérique des Glaciers
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Un restaurant pour accueillir les skieurs
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On chausse les skis pour une descente de 1500 mètres de dénivelé.
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Bas de la piste
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En attendant la benne. On remarquera le faisceau de skis groupés en haut de l’escalier. Il prendront place dans le compartiment le plus en amont de la benne.
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Début xxe siècle, la vallée de Chamonix s’équipe : Montenvers (1908), TMB (1913), la Para (1924), les Glaciers (1927), Planpraz-Brévent (1930). Les sports d’hiver ont été célébrés avec faste par les JO de 1924. En 1927, on dénombre quelque soixante guides-skieurs lorsque se déroule l’extraordinaire descente sur la piste des Glaciers, organisée pour l’inauguration du deuxième tronçon du télé des Glaciers avec la victoire éclatante d’Armand Charlet.
La première descente des guides a lieu en 1927 sur la piste des Glaciers à l’occasion de l’inauguration du téléphérique. Il n’y a que 2 portes : au départ et à l’arrivée. Les neuf coureurs qui se présentent en ligne font partie de l’élite des montagnards et des skieurs de l’époque. Ils s’élancent tous en même temps mais se séparent aussitôt car chacun a pris son petit itinéraire secret pour remporter la victoire. Les chutes sont nombreuses. Charles Balmat a des ennuis de bâtons. Clérico, emporté par une petite avalanche, est en tête quelques instants… Roger Demarchi tombe dans un trou plein de neige qui l’immobilise un moment. La rage au cœur, il voit passer le vainqueur, Armand Charlet, qui franchit l’arrivée après neuf minutes de descente. En 1930, les guides-skieurs et porteurs sont plus de soixante.
Mystique et regrettée ? Certes, cette piste, aménagée entre 1935 et 1960 est largement regrettée des Chamoniards.
Début des années 30, le ski de descente est en plein essor. Les grandes stations de ski ouvrent, les unes après les autres, leurs plus beaux domaines aux hivernants en mal de grandes pentes de neige à dévaler.
A la fois pour répondre à cette concurrence, et à la fois pour tenter de relever le déficit causé par le Brévent au téléphérique des Glaciers, la Compagnie française des chemins de fer de montagne propose, le 8 juin 1935, ses tarifs au Conseil Municipal. On offre 65 francs pour un touriste ordinaire contre 20 francs pour un skieur : les tarifs baissent de plus de deux tiers. Les prix des billets-skieurs pourront même encore bénéficier d’une réduction de 10 % « selon l’heure de la journée, dans le but d’augmenter l’affluence et de compléter les bennes. Par exception les guides et les professeurs de ski accompagnant un ou plusieurs voyageurs auront droit de parcours gratuit. En cas de compétitions patronnées par la Fédération Française de Ski, le jour de la course la montée sera gratuite pour coureurs et officiels. Les soldats et officiers de l’Ecole de Haute Montagne bénéficieront tant individuellement qu’en groupe d’une remise de 50 % sur les tarifs skieurs. Les jours d’entraînement avant la course les coureurs bénéficieront d’une remise de 50 % sur les tarifs skieurs, cela sur présentation d’une carte agréée par la FFS…»
La piste des Glaciers fait l’unanimité chez les très bons skieurs et les compétiteurs. C’était formidable,raconte René Bozon. Le matin, on pouvait skier au soleil au Brévent, et l’après-midi, quand la neige devenait « soupe », tout le monde venait skier sur cette piste. Située à l’ubac, on se régalait dans la poudreuse. On pouvait descendre à ski jusqu’au village, jusqu’à la « Cubelette », que l’on avait baptisée ainsi car c’était l’endroit où l’on faisait le dernier virage avant de déchausser ! »
Certes, le téléphérique du Brévent emmène les skieurs plus haut, et la gare des Glaciers ne possède plus le privilège d’atteindre la plus haute altitude. Pourtant, grâce au ski, cette remontée mécanique va pouvoir vivre à nouveau ses heures de gloire. On soigne les skieurs, compétiteurs ou amateurs. Outre les tarifs préférentiels, on leur offre le confort à l’arrivée. La famille Farini leur ouvre un restaurant, pour qu’ils puissent se réchauffer avant de se lancer, en larges paraboles, dans cette magnifique pente.
Lors du Kandahar de 1948, on viendra y applaudir deux de nos magnifiques champions : James Couttet, vainqueur, et Lucienne Schmitt-Couttet, cinquième.
Brochure du Patrimoine des Pèlerins, texte Joëlle Dartigue-Paccalet. Avec l’aimable autorisation de Catherine Charlet pour l’article de presse concernant la course de 1937.